Real : Domenech « Zidane, sélectionneur des Bleus après son passage à Madrid »
Dans une interview accordée au Monde ce jeudi, Raymond Domenech, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, est revenu sur la nomination de Zinedine Zidane à la tête du Real Madrid. Celui qui a entraîné le dernier match de la carrière du Français en finale du Mondial 2006 n’a pas hésité dire que la légende merengue n’était pas « un gentil mec ».
« Zidane, c’est un mythe. Un mythe capable de susciter des émotions chez les gens et pas seulement positives. Ce n’est pas une star lisse, ce n’est pas un gentil mec. Il est capable de tout, et c’est ce qui en fait un dieu humain.
Lui Pardonner (du coup de boule du Mondial 2006, Ndlr) ? Mais personne n’a eu besoin de lui pardonner car on ne l’a même pas accusé. Quand on est rentrés à Paris après la finale de Berlin on a été reçus à l’Élysée par le président de la République avec la Légion d’honneur. L’épisode du coup de boule fait partie du mythe. Ça en a fait un dieu humain. Un mec qui met un coup de tête à un type qui l’a insulté, il n’y a pas plus humain. (…) On verra comment il réagira en tant qu’entraîneur si un jour un mec pète les plombs et fout en l’air tous ses plans, ses projets de jeu.
Zidane était intouchable mais plus maintenant. (…) Désormais, Zidane va être jugé sur ses résultats. S’il est champion, sa légende va se renforcer. Mais si ce n’est pas le cas, ce sera une autre histoire. Mourinho, c’était un dieu aussi et on voit ce qui lui est arrivé. Le sport est impitoyable.
Je pense qu’il peut réussir car le métier a changé. Aujourd’hui, il y a quelqu’un pour préparer les séances d’entraînement, il y a quelqu’un pour s’occuper de la préparation physique… à la place de l’entraîneur. Pour entraîner, en 2016, il faut deux choses : une image et du poids par rapport aux joueurs.
Zidane s’est aussi créé une légende sportive. Il a gagné des titres, avec le Real, il a une histoire avec ce club. Il n’était pas illogique que le Real fasse appel à lui. Il a été le faux adjoint de Carlo Ancelotti : c’est la première fois que je voyais un « adjoint » en costard sur le banc. C’était cousu de fil blanc qu’il deviendrait un jour l’entraîneur du Real. Comme il est évident qu’il sera l’entraîneur de l’équipe de France.
Il n’y a pas plus légitime que lui pour remplacer Didier Deschamps. C’est lui qui prendra sa succession. Mais pour cela, il fallait qu’il passe par le Real Madrid. »